L'élève et le maitre

L’élève a battu le maitre

Récit d’une partie de pêche où l’un a mis la misère à l’autre.

Les sorties de pêche en mer ont été nombreuses ces temps derniers. Chacun a pu profiter avantageusement des richesses de l’océan. Voici le récit des aventures de Jean-Paul et Hervé lors de deux matinées successives.
Le 14 août dernier, sur une pêche au mouillage par un coefficient élevé (96 et 102) sur un site soigneusement choisi. Vent Nord-Est le vendredi et Sud-Est samedi dans le secteur d’Antifer, une fois de plus, le mouillage doit se faire avant le flot de marée.
Exigence du capitaine : « Interdiction de garder du bar de moins de 50cm, j’ai testé il y a 15 jours, et je t’assure Jean-Paul que nous allons prendre notre pied ! ». « Hum, logiquement… » répond l’autre.
Sur zone, Hervé envoie deux cannes, le courant dirige bien les lignes. Bien sûr, l’ancien en fait de même. Mer calme, peu de mouvement de bateau, sauf la Gendarmerie maritime en surveillance.
Respect oblige de la prise
Cinq minutes de calme durant lesquelles les conversations vont bon train et déjà une première touche pour Jean-Paul.  L’assaut n’est pas violent : un bar de 45 cm. Il est remis à l’eau. Hervé marmonne…
Dans le quart d’heure qui suit, il se fait violence avec un spécimen qui mérite le respect. Un très bon épuisage, j’insiste, et c’est un joli spécimen de 3 kg qui me regarde. Pas content, mais il semble me faire des yeux doux. Pas normal ce « bestiau ».  Je l’enlève de l’épuisette, lui enlève l’hameçon meurtrier, et là, je m’aperçois que la prise a le très gros ventre. C’est une femelle pleine d’œufs. Hervé me rappelle le deal : « Tu sais ce que tu dois faire ! »  Avec délicatesse, je remets le poisson dans son élément. Le temps qu’il retrouve ses esprits, un vrai coup de queue salvateur puis plongée vers les profondeurs. Le regard complice lors du demi-tour du poisson m’apporte un moment de tendresse et de soulagement…
Un défi à relever
Les prises s’enchainent et ma fierté est atteinte, Hervé a sorti 4 jolis bars, moi rien. Pas de quoi entamer notre amitié. Le casse-croute nous fait passer une excellente soirée.
Bien sûr la nuit me fait quand même cauchemarder.
Le lendemain, je suis décidé à relever le défi. Même zone de pêche (coëf 100). Les touches s’enchainent. J’avoue avoir rivalisé avec Hervé sur des beaux spécimens, mais il aura une touche d’enfer. Canne arc-boutée… difficulté de remonter… 15 mn de combat… L’incroyable se produit : 2 bars sur le même montage ! On jubile, les attaques sont incessantes. Hervé a aussi un bar sur sa deuxième canne.
Notre quota est atteint. La mer monte toujours, alors nous décidons de changer nos montages pour la daurade. Hélas, pas une… Et encore 3 bars bien piqués dans les lèvres. Une folie… Et la joie d’avoir remis ces jolies bêtes à l’eau (« poisson, reste dans le coin, on reviendra bientôt »).
Je confirme : Hervé est mon meilleur élève. Il a eu toujours un œil bien veillant sur moi.
On finit notre matinée avec 2 maquereaux et 4 chinchards et 4 bars très bien taillés. Les roussettes ont disparu.
JPC

  • Retour d'une sortie fructueuse pour Hervé

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