Les chroniques du capitaine : le Syrie
En ce temps de confinement voici un peu de lecture afin de vous évader et prendre l’air du large. Nous voici parti pour un voyage dans le temps et revenu 80 ans en arrière : le 10 Juin 1940. Cette sombre journée fut catastrophique pour la population Havraise .Notre Syrie, arrivé la veille afin d’évacuer environ 800 civils ainsi que 250 militaires était encore bourré de 400 tonnes de munitions n’ayant pas eu l’opportunité de les décharger. Après avoir quitté le quai à 13 heures et arrivé près de la bouée de dépôt de dragage, il fut attaqué par la Luftwaffe par les sinistres STUKA (le Junker 87). Les bombes encadrèrent le navire ce qui provoqua une déchirure de la coque, le navire fut chanceux sa cargaison de munitions n’a pas explosé .L’ordre d’évacuation fut donné et les rescapés furent recueillis par les avisos Savorg nan de Brazza et Amiral Mouchez. Cependant le navire ne coula pas, il dériva et au bout de 48 heures s’enfonça dans les flots.
La position du Shom était erronée confondue avec le Corrientès (coulé en décembre 1912), les travaux du Grieme en 2018 démontrèrent cette erreur. C’était bien près de la bouée de passe LH 8 que se trouvait notre épave dénommée depuis longtemps par les pêcheurs « le Belge ». Notre ami Ludo ,il y a quelques années avait remonté quelques objets de cette épave.
Comme vous le savez pour faire une bonne plongée chez nous il nous faut beaucoup d’éléments : du beau temps un petit coef,un vent faible et beaucoup de chance malgré cela la visi ne sera peut-être pas au rendez- vous .Allons ! Chaussons nos palmes et descendons nous sommes sur un fond de 22 m nous tombons sur une énorme structure puisque le bateau mesurait 88 mètres ,les deux parties les plus hautes sont la proue et la poupe au milieu duquel trône deux énormes chaudières ainsi que le moteur triple expansion de 1240 CV. Attention avec une faible visibilité vous pouvez vous retrouver avec de la tôle au-dessus de votre tête : prudence le fil d’Ariane et fortement conseillé dans ces amas de ferrailles vous serez obligés de tomber sur les nombreuses munitions qui jonchent le sol. Pour la faune on trouvera les traditionnels bancs de tacauds quelques lieus et homards et de timides congres. Ci-dessous un document très explicite fait par le sonar latéral du navire océanographique André Malraux lors d’une campagne de prospection normande.
Document réalisé par Thierry Desprez pour le club Coelacanthe et l’APPLH
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