Le Piriapolis

Les rubriques du Capitaine

Cargo mixte construit en 1938 pour la société John Cockerill à Hoboken

Il mesure 133 mètres de long et 19 mètres de large.

C’était un cargo ultra moderne équipé de cales réfrigérées. Il sera coulé deux années après son lancement 

Point GPS Open (WGS 84) : 19’35 »843 N / 000’00 »445 E – Fond : 20 mètres – Brassage donné 6,2 mètres. 

Distance – côte : 3,8 milles ; Antifer : 6 milles ; Le Havre : 7,8 milles – Orientation : 170° / 350°

Epave parsemée déchiquetée en plusieurs morceaux éparpillés sur 150 mètres de long et 40 mètres de large. La partie Nord (la plus haute), correspond à la quille antiroulis.

L’HISTOIRE

Mardi 11 juin 1940 – Attaque aérienne du Havre
Le Piriapolis brûle avant de couler

Impressionnantes les bombes qui se sont abattues autour du Piriapollis

Ce 11 juin 1940 est une journée terrible pour les Havrais. L’ennemi est aux portes de la ville. La zone industrielle est en flamme. La seule issue pour tenter d’évacuer la cité devant l’avance allemande, c’est la mer. Dans une ruée indescriptible, les habitants vont essayer d’embarquer sur tout ce qui flotte pour rejoindre les côtes du Calvados encore libre à ce moment-là. Un raid avion ennemi (redoutables Junker JU 87, Stukas) va transformer cet exode en drame. Le Piriapolis est de ceux-là.

Les Stukas descendent eu piqué pour larguer leurs bombes

Le 11 juin, il se présente sur rade, il mouille sur la zone d’attente pour participer à l’évacuation de la ville, mais à 13h30 la première vague d’avions ennemis apparait. Quatre bombes encadrent le  navire sans provoquer d’avarie. Mais à 16h30, une nouvelle alerte, c’est un déluge de feu qui s’abat sur la rade. Le Piriapolis reçoit une bombe sans grand dommage, le Commandant décide de quitter son mouillage. Même pas le temps d’appareiller, une quinzaine d’avions se ruent sur leur proie, c’est la curée.

Une vingtaine de bombes sont larguées, le navire est en feu. Les canots sont mis à l’eau pour l’évacuation. Le bâtiment brulera toute la nuit et au petit matin il s’enfoncera lentement sur son ancre. Malgré les nombreuses attaques, aucune victime ne sera déplorée.

L’épave ayant encore un brassiage important (une dizaine de mètres), il est fort probable que celle-ci ait été arasée et dynamitée dans les années suivantes du conflit (1946/1948).

ETAT DE L’EPAVE SELON LES PLONGEURS

Bombe LMB

Cargo complètement disloqué et retourné partie arrière assez monumental, orienté grosso modo N/S, poupe vers la côte, hélice absente, après environ 40 mètres, l’épave s’effondre et reste un tas de tôles enchevêtrées, endroit dangereux avec possibilité de rentrer dans les tôles avec une visibilité médiocre.

Suite à un entretien avec Cyrille VANDEVILLE de la TRASOM, j’ai appris que cette épave avait été détruite par les Américains (1945/1946) par pétardage avec les munitions récupérées suite aux nombreux bombardements (dont les bombes LMB, bombes d’une tonne), ce qui a eu pour effet de disperser la carcasse.

Juin 1940, la CFR est en feu

Sources : Grieme.org, Sylvain GUILLOUPE, plongeur, Fabien BAUMMAN, plongeur et Cyrille VANDEVILLE de la société TRASOM.

 

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