Le crabe asiatique, l’envahisseur des côtes de Normandie

Un prédateur dangereux et parasite

Depuis son apparition en Normandie, il y a une vingtaine d’années, le crabe asiatique ne cesse de s’imposer, jusqu’à envahir nos côtes. Aujourd’hui, il représente un danger sans solution pour l’économie et l’écologie.   
Cousin de notre crabe vert local, le crabe asiatique s’impose en Normandie, depuis son apparition, il y a une vingtaine d’années. Aujourd’hui, il représente un danger sans solution pour l’économie et l’écologie. 
À 70 ans et en 60 ans de pêche à pied, Daniel Lefebvre n’a jamais été aussi pessimiste. Il continue de chasser le crabe vert sur la plage de la Veulettes-sur-mer avec un panier quasi vide. Il soulève chaque caillou en espérant y trouver notre crabe local mais, au fur et à mesure des levées, son optimisme, lui, redescend. La plupart du temps, c’est un autre petit chasseur qu’il découvre : le crabe asiatique. Parfois, il en trouve une dizaine sous une grosse roche.
Un crustacé poilu, à la carapace foncée qui s’est très bien habitué aux eaux de la Manche et du nord. On le retrouve aujourd’hui du Cotentin au Danemark et non plus seulement du sud-est de la Chine à la Russie. Originaire du Japon et de la Chine, il envahit aujourd’hui plusieurs côtes françaises dont celles de Normandie.
Trancheur de doigt, chasseur de crabe local, mangeur d’huîtres
Ne vous fiez pas à sa petite taille et protégez vos doigts ! Le petit animal, de 3 à 4 cm à l’âge adulte, est féroce avec l’homme. Ses pinces sont acérées et elles n’hésitent pas à couper les doigts qu’elles rencontrent. D’ordinaire, Daniel Lefebvre, a toujours tenu le crabe local à ma main nue. Désormais, face au crabe asiatique, il a pris l’habitude de mettre des gants. « Ces crabes sont très agressifs. Ils peuvent vous trancher le bout du doigt. » prévient Daniel Lefebvre, secrétaire adjoint de l’Association des Pêcheurs à Pied du Pays de Caux. L’agressivité est aussi bien envers l’homme qu’envers d’autres crustacés. Le nouveau venu est féroce, omnivore et vorace. Pour commencer, il chasse activement le crabe vert, notre crabe local qui se fait maintenant de plus en plus rare. Ces deux rivaux entre en compétition pour la nourriture et pour l’espace. Le crabe étranger étant beaucoup plus  sauvage. D’ailleurs, ce crabe va se nourrir en abondance de crabes autochtones.
« Le crabe asiatique va provoquer un déclin de la population de crabes autochtones puisqu’il se nourrit des larves de crabes verts et des juvéniles. »
Céline ROLLET, Directrice et chargée de recherche en écologie littorale et marine au GEMEL (Groupe d’Étude des Milieux Estuariens et Littoraux)

• © @Maila Mendy et Viviane Dauphoud-Eddos / France 3 Normandie

Vidéo du crabe asiatique  ICI

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