Le steamer qui repose près d’Acquacaux
Voilà plus de 100 ans que le steamer « Au revoir », ex-Pas de Calais, repose non loin de la côte à hauteur de la ferme aquacole d’Octeville-sur-Mer. Ironie du sort, celui qui suscita un temps les intérêts allemands devait périr sous les coups de ses anciens maitres. C’était un bateau à aubes construit en 1896 qui pouvait contenir plus de mille passagers son but était de transférer les passagers entre Douvres et Calais. Désarmé au commencement de la guerre, il fut transformé en dragueur de mines dans le secteur du Havre.
Naufrage le 27 Février 1915
La veille, draguant à 10 milles du nord-ouest du Havre, il aperçût un sous-marin ennemi fonçant sur la cible. Quelques coups de canon furent tirés. Le dernier dut porter ses fruits car le submersible disparut. Les recherches restèrent vaines pour le retrouver.
Le lendemain, vers 14 h 15, le lieutenant de vaisseau Rivet aperçût une torpille qui arrivait sur sa poupe trop tard ! L’explosion tua net un matelot et en projeta deux autres à la mer. Le commandant fit tirer une vingtaine de coups de canon pour donner l’alarme, notre navire fut alors escorté par deux torpilleurs. Il fut remorqué par l’abeille 11, mais à 16 h 55, s’enfonçant par l’arrière l’Au Revoir avait peine à se tenir à flot. Et à 17 h 55, il disparut par 13 mètres de fond. Les scaphandriers purent récupérer les deux canons de 47 mm ainsi que la TSF. Les dégâts étant trop importants, on l’abandonna à son sort infortuné. C’était l’œuvre du sous-marin U Boot 18 commandé par le kapitanleutnant Otto Steinbrink qui coula, pendant la période de 1915 à 1918, plus de 200 navires ! Ayant reçu ce 26 février quelques salves de canon, notre sous-marin resta tapi au fond de la mer tel un grand fauve attendant le moment propice pour torpiller notre transbordeur vers 14 heures. La proie arrivait sans méfiance et ce fut l’hallali, une torpille envoyée vers la poupe du navire fit mouche. Ce qui entraina la perte du dragueur Français
Après le chargement du matériel de plongée direction le VP de Cauville et suite à un fort courant contraire, nous décidons de plonger sur l’Au Revoir que nous avions fait quinze jours avant avec une visibilité qui ne dépassait pas un mètre. Arrivés vers les douze mètres une visi d’enfer nous attendait. Après avoir assuré le mouillage près du tube vapeur central, visite et découverte de l’épave : au centre le tuyau vapeur, de nombreuses pièces mécaniques indéterminées , la chaudière à demi envasée, les deux roues à aubes, un superbe WC et vers l’avant sa proue avec morceau de mat et hublots ainsi que de nombreux casiers entassés. L’arrière montre peu d’intérêt, celui-ci ayant été dévasté par le torpillage. Ayant plongé une vingtaine de fois sur cette épave, c’est la première fois qu’une visibilité exceptionnelle était au rendez-vous.
Plus d’informations sur le site Grieme.org
Rendez-vous le mois prochain pour de nouvelles découvertes
Merci Thierry pour tes superbes photos et reportages. Merci de nous faire partager ta passion des épaves et de leurs histoires.
A très bientôt, sur l’eau…
Amitiés
DD