Histoire d’une mauvaise vanne !!!

Histoire d’une mauvaise vanne !!!
« qui m’a presque fait couler »

Ça n’arrive pas qu’autres. Voici l’aventure, heureusement bien terminée, qui est récemment arrivée à l’un de nos adhérents et qui montre, une fois de plus, que la sortie en mer en bateau n’est jamais un moment à prendre à la légère et doit être réfléchi dans la préparation. L’état de la mer est une chose, la météo en est une autre, le matériel aussi.

D’où l’importance aussi de conserver un accastilleur compétent, efficace et équipé d’un matériel adéquate pour intervenir rapidement DANS le port de plaisance

Récit  –  » Dernièrement, en sortant en mer, à 500 mètres des digues nous avons senti une odeur de caoutchouc. Ouvrant le capot moteur, on a constaté que la vanne d’eau moteur était fermée !
Après son ouverture, demi tour et en avance lente et prudente. Mais là : découverte du gros problème, de l’eau rentrait dans la cale comme avec un tuyau d’arrosage ! Aussitôt, pompe de cale électrique et manuelle en action sans que l’on puisse étaler. Ne trouvant pas l’origine de la voie d’eau j’ai pris la décision d’accélérer (certainement à cause du stress) et, plus j’accélérais, plus le débit d’eau augmentait…
Arrivé pour m’échouer sur la cale qui donne sur LE HAVRE NAUTIC j’avais 60 cm d’eau dans tout le bateau.
Immédiatement j’ai fait prévenir par une joggeuse Mr Di Grégorio du HAVRE NAUTIC qui, spontanément, est arrivé avec son tracteur et sa remorque. Ouf… les hommes et le bateau étaient sortis d’affaire. Soulagé car je pense qu’il m’aurait été impossible de me rendre jusqu’à la grue à la cale de l’Escaut sans couler dans le port.
Dans le quart heure, les techniciens du HAVRE NAUTIC décelaient l’origine du problème. Ce problème de voie d’eau était situé dans un compartiment inaccessible et non visible. C’est le pot d’échappement qui avait fondu. Donc, l’eau de refroidissement du moteur au lieu d’être rejetée à l’extérieur du bateau s’accumulait à l’intérieur du navire.
Sur le moment, je n’ai pas réagi comme un mécanicien mais comme quelqu’un qui voulait sauver sa peau à cause d’une voie d’eau introuvable ! Vous me direz qu’il suffisait d’arrêter le moteur et d’attendre un remorquage, mais … dans l’urgence…
Dans les jours suivants, j’ai contacté le fabriquant de mon bateau pour lui suggérer une amélioration pour la sécurité en mer que voici:  » Il existe sur le moteur un système qui empêche son démarrage si la manette des gaz n’est pas au point mort. Mon idée serait d’installer un contacteur sur la poignée de la vanne d’eau qui empêcherait aussi le démarrage du moteur si on oublie d’ouvrir cette vanne ? En discutant autour de moi, je ne serais pas le 1er à qui cet incident arrive et donc je veux bien être le cobaye de cette sécurisation! Si vous trouvez cette idée judicieuse je serais très heureux d’en faire bénéficier tous vos clients. » Il m’a été répondu: Autre solution laisser la clef de contact sur la vanne d’eau de mer après utilisation.
Conclusion:
Dans l’urgence LE HAVRE NAUTIC a su intervenir pour nous aider au même titre que  » Les Sauveteurs en Mer  » et je lui suis très reconnaissant. Il est donc indispensable que le port du HAVRE pérennise ce type de service urgentiste au titre de la sécurité en mer, surtout placé à l’entrée du port.
Si mon témoignage peut servir de réflexion ou d’alerte à quelqu’un j’en serais ravi !
L’APPLH saura sans nul doute transmettre à tous les organismes pouvant être concernés par la sécurité en mer.
Didier Quaisse

D’autres faits similaires se sont déjà par le passé et sont relatés par le Bureau d’enquêtes sur les événements en mer (BEA Mer) (ici)

2 Comments Posted

  1. Bonjour à tous
    Merci Didier de ton témoignage.
    Souhaitons vivement que le récit de cette mauvaise aventure, qui s’est heureusement bien terminée, puisse apporter à nos adhérents le bon réflexe supplémentaire avant le départ en mer.
    Souhaitons également que les autorités portuaires puissent aussi réfléchir sur l’indispensable présence dans le port de plaisance d’une entreprise nautique digue de ce nom, équipée de matériel de première urgence pour parer aux éventuels naufrages.
    Pour compléter ton témoignage, j’ai malheureusement moi même été victime d’une voie d’eau importante suite à une rupture d’une pale d’hélice qui a pénétré dans ma coque occasionnant une entrée d’eau très importante, j’ai également eu recours en urgence au Havre Nautic qui a sorti mon bateau en urgence un  »lundi férié » sur simple appel téléphonique il était sur son tracteur dans la 1/2 heure j’espère que ces deux témoignages, il y en a d’autres, pourront aider à la réflexion pour maintenir le service de cette entreprise dans un port de plaisance qui compte plus de 1000 bateaux de plaisance, sans compter les visiteurs qui eux aussi pourraient avoir recours à ce service……
    Encore merci Didier de ton aimable témoignage
    André Delcher président de l’APPLH, et président du CLUPP

  2. Je remercie tous les collègues qui m’ont apporté leur soutien.

    En conclusion,tout le monde a compris que l’affolement ou la peur n’est jamais très bon pour prendre des décisions justes et appropriées.
    Ci dessous deux remarques parmi tous les commentaires:
    -En creusant un peu j’ai même découvert qu’un fileyeur d’Audierne avait fait naufrage suite à une voie d’eau provenant de ce pot à barbotage. Tu as effectivement réagi comme il convenait en cherchant à t’échouer au plus tôt.
    -J’ignorais que outre une avarie moteur, la fermeture de la vanne d’aspiration d’eau de mer moteur pouvait être source de voie d’eau, merci d’avoir relayé ton « retour d’expérience ».

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