Vedette de 1ère classe Pierre Huby utilisée par les sauveteurs du Havre

Cinq sauveteurs en garde à vue : la SNSM sous le choc au Havre et à Ouistreham

Entre colère et incompréhension

Un équipage de la SNSM avait tenté de remorquer un bateau mais trois matelots avaient péri. Cinq sauveteurs de la SNSM ont été placés en garde à vue ce mercredi dans le cadre du naufrage d’un chalutier en 2021. Cette garde à vue a provoqué un profond malaise chez les sauveteurs, mais également chez les habitants et les pêcheurs.
En solidarité avec les sauveteurs en mer placés en garde à vue depuis mardi, plusieurs stations, dont celle du Havre, se sont mises   en indisponibilité. Les sauveteurs resteront donc à quai.  
Choqués, les Sauveteurs restent à quai
Article publié dans Paris-Normandie – Depuis mardi à 9 heures, cinq sauveteurs bénévoles de la station de Ouistreham, assistés des avocats de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer), sont placés en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie à Caen, au sujet du naufrage du Breiz le 14 janvier 2021 au large des côtes du Calvados face à Lion-sur-Mer. Trois jeunes pêcheurs, âgés de 19, 26 et 27 ans, avaient péri lorsque leur navire a chaviré alors qu’il était remorqué par la SNSM.
« Nous sommes avant tout sauveteurs et nous assurerons les urgences si besoin » , précise Marc Cotrel, président de la station SNSM du Havre qui compte vingt-quatre sauveteurs opérationnels. « Nous n’avons rien à dire sur le fond mais c’est la forme qui nous déplaît. Être interrogé, d’accord, mais de là à nous placer en garde à vue… C’est d’autant plus choquant que nous sommes bénévoles ! » ajoute-t-il. Le président havrais craint que cela n’impacte les recrutements futurs.
Lire l’article paru le 14-11-2022 dans Paris-Normandie

En garde à vue, puis libérés
La communauté est partagée entre incompréhension et injustice. Les Sauveteurs sont des bénévoles, non rémunérés, qui se portent au secours des naufragés ou plaisanciers en difficulté en mer. Cinq bénévoles de la station de sauvetage de Ouistreham viennent de passer 36 heures en garde à vue. « Un bénévole, c’est quelqu’un qui va au-devant des gens pour aider, pour faire quelque chose de bien, et qu’ils soient mis en garde à vue, c’est ça qui peut être choquant », affirme un habitant au 20H de TF1. « C’est quelque chose qui est un peu impressionnant, surtout dans ce genre d’enquête où, comme on voit, les personnes étaient bénévoles et ont mis leur propre vie en danger », ajoute une jeune femme.
Sur le port, les pêcheurs, eux aussi, font part de leur incompréhension. « On a besoin d’eux. Tous les jours, on met nos vies en péril et ils sont là pour venir nous sauver », témoigne Stéphan Pierre, professionnel de la mer. « Des bénévoles qui se lèvent en pleine nuit, quand il fait beau, quand il fait mauvais, pour rendre service… Voilà la récompense », poursuit Pascal Simon, patron pêcheur. 
Une enquête pour homicide involontaire
C’est Bruno Dieudonné, procureur de la République du Havre, qui a souhaité que les sauveteurs soient entendus dans le cadre d’une enquête ouverte pour homicides involontaires. Les sauveteurs étaient auditionnés dans une enquête pour homicide involontaire. En janvier 2021, ils avaient tenté de remorquer un bateau de pêche en difficulté, en vain. Trois matelots avaient péri. Après la garde à vue, l’un des bénévoles entendus voulait abandonner son poste avant d’être dissuadé par la présence de dizaines de coéquipiers à la sortie de la gendarmerie. « Quand il a vu l’ensemble des collègues, la soixantaine de personnes plus les pêcheurs présents, d’abord, une grande émotion l’a envahi et puis il s’est dit ‘non, je ne peux pas déposer mon sac' », explique Jacques Lelandais, président de la SNSM à Ouistreham. 
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Dans un élan de solidarité, ce mercredi, dans plusieurs départements, des stations de sauvetage s’étaient rendues indisponibles. La garde à vue de cinq bénévoles a suscité de vives réactions, dans un contexte où l’association peine à recruter de nouveaux volontaires. « Ils vont se dire ‘est-ce que je m’engage dans une affaire où demain, on va pouvoir me reprocher quoi que ce soit’ « , déclare Philippe Auzou, délégué départemental du Calvados de la SNSM. La société nationale de sauvetage en mer va réfléchir à de nouvelles façons d’intervenir, avec des protocoles qui protègent les bénévoles en cas d’enquête judiciaire.
(Article réalisé avec coupures presse de Paris-Normandie et reportage TF1 info)

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