Le Ciem recommande une baisse drastique du quota de maquereau de l’Atlantique nord-est

Vers de nouvelles restrictions

Le Conseil international pour l’exploration de la mer (Ciem) a publié son dernier avis sur les possibilités de pêche au maquereau pour 2025 le 30 septembre, appelant à une réduction de 22 % des limites de capture.
En 2023, les prises totales de maquereau ont été d’environ 1,05 million de tonnes, dépassant de loin les recommandations pour 2025. | LIONEL FLAGEUL Voir en plein écran
Le Conseil international pour l’exploration de la mer (Ciem) a publié, lundi 30 septembre, son avis pour une réduction du quota de maquereau de l’Atlantique nord-est à 576 958 tonnes pour 2025. Cela correspond à son niveau le plus bas depuis plus d’une décennie et à une réduction de 22 % par rapport à sa recommandation pour l’année en cours, qui s’élevait à 739 386 tonnes.
Pour justifier cette baisse, le conseil évoque  une biomasse du stock reproducteur demeurant supérieure aux seuils critiques et dangereusement proche du niveau de précaution . La biomasse du stock reproducteur est en effet estimée pour 2025 à 2,61 millions de tonnes, avec une augmentation à 2,71 millions de tonnes d’ici 2026. Or, la pression de pêche demeure toujours supérieure aux limites durables nécessaires pour maintenir la population de maquereau à long terme. Le rapport du Ciem précise en effet que la somme des quotas unilatéraux déclarés par diverses nations a dépassé en moyenne de 40 % les captures scientifiquement recommandées depuis 2010, menaçant à long terme l’espèce et l’industrie de la pêche. Le partage autour du maquereau est en effet problématique depuis des années.
Un accord global du maquereau nécessaire
Les six États côtiers de l’Atlantique nord-est n’ayant pas réussi à s’entendre sur un accord de partage de la pêche au maquereau, c’est un accord trilatéral entre le Royaume-Uni, la Norvège et les îles Féroé qui régit les quotas et parts du total autorisé des captures (Tac) conclu pour 2024, 2025 et 2026. L’industrie de la pêche de l’Union européenne appelle pour cela à un accord global de partage du maquereau pour remplacer l’accord partiel entre les trois pays, basé sur des antécédents de surpêche. La limite conseillée par le Ciem, si elle est adoptée, aura des conséquences importantes pour le secteur, des pêcheurs aux transformateurs, en particulier dans les pays fortement tributaires de la pêche au maquereau. L’Irlande a par exemple vivement réagi à l’annonce, accusant la Norvège d’avoir pêché l’espèce dans les eaux internationales pendant l’été, lorsque les poissons sont en mauvaise condition après la ponte.
D’autres facteurs ont également contribué au déclin du stock. Comme l’augmentation en 2023 de la part des prises de maquereaux transformés en farine de poisson en Norvège. Mais aussi la hausse de l’effort de pêche de la Russie, ayant entraîné d’importantes prises non déclarées.
Cet avis scientifique sera discuté au mois d’octobre par le groupe des États côtiers composé de l’Union européenne, du Royaume-Uni, de la Norvège, des îles Féroé, de l’Islande et du Groenland, qui se réunit chaque année sous les auspices de la Commission des pêches de l’Atlantique du nord-est (NEAFC/CPANE).

 

1 Comment Posted

  1. Bonjour à toutes et à tous
    Que doit-on comprendre…..que les prélèvements professionnels des maquereaux, au niveau européen, sont  »encore une fois » au delà des limites raisonnables et que  »encore une fois » le risque de la règlementation de la pêche professionnelle du maquereau va entrainer des restrictions chez les pros mais aussi pour nous pêcheurs de loisir.
    Nous serons  »encore une fois » victimes de  »cette surpêche non contrôlée par les autorités européennes » laissant les bateaux usines professionnels faire tout et n’importe quoi, congelant directement en mer les maquereaux prélevés abondamment, mis en colis congelés et prêts à être transformer en farine et nourriture pour les poissons d’élevage…..une aberration que l’Europe ne maitrise pas, ou ne maitrise plus….hélas….il faut se faire entendre à Bruxelles par notre  »confédération nationale mer et liberté » qui regroupe pour mémoire toutes les fédérations de pêche de loisir en mer, de la plaisance et de la plongée.
    Cordialement
    André

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